Autonomie alimentaire: bilan de la saison 2017

Nous avions fixé notre stratégie pour cette année 2017 et les suivantes dans cet article (lien). Pour plus de détails sur nos objectifs, nous vous invitons vivement à lire cette page.

Nous sommes en automne depuis quelques jours et dressons un (pré)-bilan de cette saison de production alors que les récoltes sont encore extrêmement abondantes au moment de la rédaction de cet article.

Objectifs initiaux et moyens

Sur la base des années précédentes et bien que déjà satisfaits de ce que nous avions, nous nous sommes fixés les nouveaux objectifs suivants:
- Allonger la période de production avec des légumes sur une plus grande plage -> Achat et installation d'une serre
- Plus de diversité. Nous souhaitions avoir un gamme plus étendue de produits et plus de variétés -> Achats de plants via un réseau professionnel + Achats de variétés perpétuelles + achats d'arbres
- L'irrigation avec une source plus abondante et moins onéreuse que le réseau d'eau potable -> Modification des chenaux de toiture pour qu'un maximum de toits se déversent dans le puits perdu + une autre solution non définie en début de saison.
- Plus de maîtrise dans la production, afin de limiter le nombre de loupés -> Serre
- Quantité de production légèrement supérieure. L'année précédent, nous étions déjà à un niveau satisfaisant pour nos besoins. Les excédants nous permettent de troquer, faire plaisir et donner à des personnes qui en ont besoin -> augmentation de la surface de terrain cultivée + densification des cultures + aucune plantation directe mais quasiment 100% des plantes en godet achetées chez un fournisseur.
- Plus d'anticipation pour travailler avec plus de sérénité et de confort. -> Nous greffer sur les commandes d'un pro en Bio qui nous permet de bénéficier de l'accès aux produits réservés aux maraîchers + ne pas essayer des légumes racines trop compliqués avec notre trop faible profondeur de sol (exemple des carottes)

Travail en amont

Nous avons adopté une technique de culture qui mise tout sur la vie du sol. Pas de travail du sol si ce n'est qu'un coup de grelinette sur les zones de prairie. Pas de travail du sol ne signifie pas "pas de travail du tout". Des efforts conséquents ont été et seront toujours nécessaire pour maintenir cette vie du sol au moins pour compenser ce que nous y prélevons.
Cette année encore nous avons travaillé en utilisant le combo matière organique + invertébrés. Il ne faut pas oublier le rôle primordial des champignons dans ce schéma, mais c'est un domaine que nous maitrisons moins bien, mais sur lequel nous comptons monter fortement en compétence.
Nous nous sommes approvisionnés en matière organique type fumier, en paille, en foin et avons traité plusieurs centaines de kilogrammes de déchets organique de cantine. C'est un travail quotidien de récupération de matière organique, avec un cycle établi de traitements en cascade pour obtenir des éléments que nous remettons au sol. Nous n'enfouissons pas cette matière, elle est posée sur le sol avec ses auxiliaires, sans séparer ce tout créé et mis à disposition du sol. Les résultats parlent d'eux même, même si nous avons aussi eu quelques problèmes, le résultat global est très positif.

Contexte et conditions réelles

Tout recentrer sur un seul jardin

Au début 2017, nous avons appris que nous allions perdre notre premier jardin historique. Ce lieu extérieur à notre maison est situé à 300m de chez nous et devait être notre zone à graines pour tout y laisser monter. Les propriétaires ont décidé de vendre leur maison et le premier compromis a été signé moins de 24h après la mise en ligne de l'annonce. Nous ne nous y attendions pas et encore moins de devoir libérer les lieux aussi rapidement.
Aussi nous avons décidé d'augmenter encore plus que prévu la surface de cultures du jardin attenant à la maison. En sus de la pose de la serre nous avons créé de nouvelles bandes terrassées (10 cm). Nous avons aussi récupéré dans l'ancien jardin la totalité des bacs de culture mais surtout la terre bonifiée qui se trouvait dedans.

Achat de plants

Les années précédentes, nous avions expérimenté de tout semer en godet et pensons que cette technique est très adaptée et satisfaisante pour nous. Même les haricots donnent de très bons résultats. Pour nous libérer du temps et supprimer les problèmes de graines non levées, de place et que nous n'avons pas de pépinière fiable, dès le mois de Décembre nous avons misé sur la fourniture de plants par le biais d'une source indirecte. Hélas, le pépiniériste fournisseur a livré seulement 10% des commandes. Etant donné le contexte de surcharge de travail, nous n'avons pas eu le temps de nous retourner correctement. Ce qui fait que nous avons toujours planté en retard, au minimum d'une semaine, parfois même d'un mois.
Pour les tomates, nous avons pu compter sur la générosité d'un copain maraîcher bio, mais qui hélas s'est trompé dans ses étiquetages en nous fournissant des variétés indéterminées pour des variétés déterminées. Voir conséquences plus bas

Serre

A la fin de l'été dernier nous avons trouvé une serre d'occasion complète à la largueur (4m mini) et hauteur (2m sous barre de renfort) que nous souhaitions. Au mois de Mars nous avons acheté les éléments nécessaires pour l'allonger et l'avons monté. Ce chantier a demandé 5 fois plus de travail que ce que nous avions prévu. Surtout quand il a fallu récupérer la terre de l'ancien jardin pour monter l'énorme bac central de la serre, tout transporté sur plusieurs centaines de mètres à la force des bras et des jambes... Mais le résultat fonctionnel a été à la hauteur des investissements.

Forage

Depuis plusieurs années, nous réfléchissions à faire une réserve d'eau de pluie récupérée en inter-saisonnier. Mais la typologie du terrain avec l'omniprésence de la roche de partout, demande trop d'investissement. Pour avoir de l'eau, nous avons pensé que le seul possible financier pour nous était de faire un forage. Un sourcier est venu et nous a annoncé des chiffres qui faisaient rêver, soit un estimatif de 800l/h à 52m. Moins d'une semaine plus tard nous avions un devis et 3 jours plus tard le puisatier débarquait avec son énorme machine.
Réalisé au tout début mai 2017, mis en service seulement en Juillet, le forage si prometteur donne finalement 13 fois moins d'eau, c'est à dire 1,5m3/jours au lieu des 20m3 estimé! Véritable catastrophe financière pour nous qui avons investi dedans nos économies. Nous essayons de nous consoler comme nous pouvons en nous disant que l'investissement sera toujours rentabilisé, même s'il nous faudra 5 fois plus de temps.
Et de Mai à début Juillet, nous avons du jouer à Jean De Florette à transporter de l'eau dans un tracteur de prêt puis dans la remorque accrochée à la voiture.
Nous réalisons un long article à ce sujet là (futur lien)

Réseau d'irrigation V2

Ce très gros chantier non prévu et mal estimé, est la conséquence directe du forage sous productif. Nous avons cherché toutes les solutions qui permettaient de tirer le meilleur profit de la toute petite quantité d'eau à disposition. Le nouveau réseau d'irrigation voulait préparer le terrain au pilotage de l'irrigation. La quantité de temps et de moyens financiers nécessaires nous ont totalement dépassé. Le puits ne fournissant pas l'eau en quantité suffisante instantanée, nous avons du créer une zone de stockage tampon et tout un réseau qui mixe les modèles de réseau étoiles avec le modèle râteau. 

Pilotage de l'irrigation

L'asservissement du système d'irrigation devait nous permettre une meilleure gestion, beaucoup moins de travail et de stress au quotidien. Malgré une anticipation bien bien en amont, nous n'avons pas pu mettre en service toute la partie automatisme. Se retard ne nous incombe pas vraiment car il  est du à différentes raisons indépendantes de notre volonté (erreur de livraison, retards en cascade de livraison, rupture de matériel...).
Mais finalement, l'impact de cette non automatisation sur les cultures a été faible, car de toute façon il n'y avait pas d'eau. Si nous avions mis en service l'automate et les vannes, les conditions extrêmes auraient générées une recherche d'optimisation par les programmes plutôt stressante; donc plutôt un mal pour un bien.

Météo 2017

Comme tous ceux installés dans notre secteur géographique, nous avons vécu un été avec des conditions météos les plus sèches qui soient. A mi-Aout, les relevés locaux donnaient une situation plus catastrophique qu'en 1976. Année de sécheresse record qui avait bénéficié d'une bonne fenêtre de précipitations à l'approche de septembre. Ce qui n'est absolument pas le cas en 2017 car il n'a quasiment pas plu depuis mi-Aout à 3/4 septembre ce qui fait 1 mois de plus! Ces données ont été confirmées par un sondage terrain. Une pelle à creusé un trou à 2m50 de profondeur dans un champ pourtant bien irrigué naturellement, sans trouver la moindre trace d'eau.

Stratégie de secours pour l'eau

Ces conditions ont eu un impact majeur sur les cultures. La sécheresse a positionné l'irrigation comme unique rempart à la perte totale de nos cultures. Mais avec un rendement du puits encore plus en dessous de ce qui était déjà nettement insuffisant, nous n'avions pas les moyens nécessaires d'arroser. Un voisin et ami nous a sauver la mise en nous donnant accès à son puits tant que ce dernier a donné, ce qui n'a plus été le cas quelques jours avant la mise en service du notre (pas de corrélation entre ces deux situations, car nous sommes éloignés de presque 300m d'une source à l'autre)

Nous avons"réglé" le problème d'automatisation avec deux programmateurs et en re-séparant le réseau d'irrigation en deux parties. Nous avons opté pour une gestion drastique de l'eau avec 3 niveaux:
- les plantes sacrifiées (aucun arrosage)
- les plantes sauvées (80% des moyens attribués)
- le reste des plantations irriguées avec les 20% restant qui sont largement insuffisants

Bilan des conditions et moyens

Le printemps que nous avions placé sous le signe des investissements facilitateurs de tâches, s'est transformé en sacerdoce. Le moins que l'on puisse dire, c'est que rien ne s'est passé comme nous l'avions prévu: l'empilement des problèmes sur des choix pourtant longuement étudiés auxquels s'ajoutent la recherche et mise en place de palliatifs ayant eux aussi apportés leurs lots de soucis, tout cela a été très lourd. La majeur partie de ces évènements ont eu lieu au printemps, nous avons entamé l'été avec une très grosse fatigue physique et un moral chahuté.

En images

A l'extérieur > Création des nouvelles planches toutes standardisées.
Chaque planche fait 11m de long
L'irrigation fait 10m50 pour 10m de cultures. Les 50 cm restants à partager entre chaque bout servent à deux plantes de tête.
A l'extérieur > Livraison de 8 tonnes de fumier de cheval frais au mois de mars
A l'extérieur > Planche reconstruite avec ses premières plantations
A l'extérieur > Le cerisier est en fleur très tôt et donnera beaucoup de fruit
A l'extérieur > Création d'une nouvelle terrasse en face de la serre pour les curcubitacés et les rubarbes.
Hélas les campagnols vont absolument tout ruiner en moins d'une semaine sans que nous puissions faire quelque chose.
A l'extérieur > Nouvelle terrasse remplie essentiellement de matière organique dans laquelle va être plantée directement toutes les plantes qui aiment les sols ultra-riches
A l'extérieur > Plantations de printemps. Jusqu'à 5 rangs sur 75cm de largeur pour la surface cultivable. 
A l'extérieur >  Ici au premier plan une consoude B14 de l'autre coté une plante mellifère 
A l'extérieur > Première attaque de mildiou très très tôt (début Juin) sur les plants de tomate dehors. Traitement avec du petit lait de chèvre passé au pulvérisateur. Deux passes à 24h d'intervalle puis le même cycle la semaine suivant.
A l'extérieur > Les allées sont aussi paillées pour permettre de pré-décomposer les déchets verts récupérés
A l'extérieur > Grosse quantité de matière organique à chaque fois mélangée entre fraiche et pré-traitée, présence de carbone et matière azotée

A l'extérieur > Vidéo réalisée le 27/05/2017
A l'extérieur > La seule planche qui fait 22 m de long avec une allée à droite qui sépare les framboisiers d'une zone très large de plus d'un mètre où prennent place les tomates d'extérieur en double rang

Le goutte a goutte 3l/h est mis sous le paillage pour minimiser l'évaporation.
A l'extérieur >  Récolte de larves de cétoine doré rien que sur une planche (11m*0,75) laissée en jachère tout l'hiver avec gros stock de matière carbonée dessus.
A l'extérieur > Mouche soldat ou BSF pour Black Soldier Fly voir article (lien) dans un lombricomposteur de 900l
A l'extérieur > Une mouche soldat (BSF) en pleine nature au mois de Juillet
A l'extérieur > Mi septembre découverte d'un nid de BSF voir article (lien) dans le fond d'un lombricomposteur de 600l
A l'extérieur > Déjection de fouine dans le jardin. Nous pensons que ce prédateur à joué un rôle important dans l'éradication des mulots et autres rongeurs dont nous avions hérités l'année précédente. Même si ce prédateur nous a aussi mis la pression pour nos poules.
A l'extérieur > Les plants de consoude tout juste reçus viennent d'être repiqués et repartent. malheureusement avec la sécheresse et un oubli un seul va survivre. 
Serre > construction >  les premières planches de récupération sur d'immenses caisses en bois sont tenue à la verticale grâce à des pieux en métal (cornière de 30x30) fichés dans le sol
Serre > construction > Sur la planches de droite on aperçoit bien au loin la jupe grise de récupération (recyclage de chute de liner de piscine) qui recouvre et protège le bois. Cela devrait rallonger la durée de vie des planches qui ont été traitées. 
Serre > construction > Coté gauche jupe en place
Serre > construction >  Le bac central est presque terminé d'être rempli.
Le remplissage est fait de haut en bas:
- de bois mort pré décomposé
- de reste de réacteur Jean PAIN, voir article (lien), ou cette vidéo (lien)

Serre > construction > Le bac central vient d'être terminé 
Serre > Les plantations sont toutes jeunes et le centre est en retard avec l'allée gauche où les tomates se développent bien (mais donnerons un rendement nul)
Serre > Le bac central est terminé complètement rempli planté avec l'irrigation posée.
Premier essais avec 5 rangs sur les 120cm de large. de gauche à droite:
- basilics
- aubergines
- tomates
- poivrons
- basilics
Serre > La couche chaude fonctionne vraiment bien puisque qu'il y a 20,4 dans la terre et 19,6 au dessus dans l'air, pour une température extérieure de 12°c.
Serre > Le bac central et les deux cotés, 15 jours après les plantations
Serre > Moins d'un mois après les plantations
Serre > Premières fleurs de courgette
Serre > Premières fleurs de courgette à la mi-mai
Serre > Premières haricots à la mi-mai
Serre > Les premières courgettes en formation
Serre > Plantation de droite avec des haricots et au tout premier plan, 5 plants de courgettes dont on aperçoit le premier exemplaire

Serre > Vidéo réalisée le 27/05/2017. Seulement 4 jours d'écart entre cette vidéo et celle du dessous

Serre > Vidéo réalisée le 30/05/2017. Seulement 4 jours d'écart entre cette vidéo et celle du dessus
Serre >La jungle
Serre > Le bac central sur le coté droit (à mi juillet)
Serre > Le bac central coté gauche (à mi juillet)
Serre > 26 Impossible de rentrer dans la serre sans devoir TOUS LES JOURS tailler pour maintenir un accès. Voici le résultat après une semaine sans taille
Serre > Impossible de rentrer dans la serre sans devoir TOUS LES JOURS tailler pour maintenir un accès. Voici le résultat après une semaine sans taille
Serre > Le coté gauche a été raté du fait que ce ne sont pas des variété déterminées qui ont été livrées mais des variétés standards. De ce fait les plantes qui cherchaient le soleil ont développé une croissance incroyable en foliaire avec des plants mesuré qui faisaient presque 4m de long pour les plus grands et presque 3m pour la moyenne. Tout c'est couché sur le coté dans le sens de la pente.
Serre > Mois d'Août 1 pied sur deux du milieu c'est décroché de son support sous le poids. Les autres font plus de 2m de haut et se brulent contre la voute en plastique
Serre > Notre fils n'en revient pas de toutes ces "romates"
Irrigation > La foreuse attaque le chantier
Irrigation > Premiers éléments du nouveau réseau d'irrigation
Irrigation >Voici le résultat final d'une tête de réseau pour les planches organisées en lot.
Récoltes > Une récolte d'épinards qui ont passés l'hiver dehors sans protection
Récoltes > Exemple de récolte hebdomadaire au début septembre.
Récoltes > Comparaison d'une salade dehors à gauche et la même variété de la même série plantée au même moment à droite (mi mai)
Récoltes > Première cueillette de basilic où seulement 1/4 des plants ont été taillés, c'est à dire qu'il en reste encore 3 fois cela à cueillir!
Pour donner un ordre d'idée ces deux brouettes vont permettre de faire moins de 2l d'eau florale et moins de 10 gouttes d'huiles essentielles. C'est dire la quantité qu'il faut 
Récoltes > Exemple de cueillette d'un jour au fin de printemps sur les planches extérieures
Récoltes > Exemple de cueillette hebdomadaire début Juin uniquement dans la serre
Récoltes > Une partie du basilic est congelé tel que broyé pour des futurs pestos frais
Récolte > La maigre récolte des curcubitacés
Récoltes > 25 Une très belle tomate d'1kg1 variété super steak à qualité gustative extra, faite sous la serre
Récoltes > Vidéo de la récolte de cette tomate super steak d'1kg1
Récoltes > Exemple d'une semaine de transformation des tomates début septembre 

Récoltes > Notre plus grosse tomate de l'année une super steak d'1kg355 faite sous la serre 

Le même plant a donné une quinzaine de fruits de plus d'un kg pièce!

Bilan en chiffres et/ou appréciations

  • Plus de 400kg de tomates dont une partie transformée en 200 bocaux de coulis
  • Aubergines en dizaines de kg
  • Poivrons rouges en plusieurs dizaines de kg et vraiment savoureux
  • plus de 300 salades
  • 70 kg de haricots
  • Plus de 100 kg de courgettes
  • Plusieurs dizaines de kg de framboises
  • Même chose pour les fraises
  • Oignons, échalotes 
  • Beterraves rouges
  • Epinards
  • Côtes de blettes
  • Cornichons ramassés comme des concombres
  • ...

Les ratés

  • Quasiment tous les choux (fleur, vert frisé, Bruxelles...) essentiellement par manque d'eau
  • Les légumes racines (sauf les oignons échalotes...) par manque de profondeur de sol
  • Fenouils montés en fleur tout de suite
  • Courges dévorées par un rat taupier
  • Rhubarbes victimes du rat taupier
  • Melons par manque d'expérience
  • Tous les poids gourmands, petits poids mauvaise gestion de l'irrigation et du palissage
  • Plants de tomate déterminés. 1/4 de notre potentiel de production a été ruiné pour une erreur d'étiquette.

Analyse du bilan 

Nous avons été très chahutés cette année. Tous les investissements des années précédentes qui étaient en place, ont payés. Exemple l'autoclave commandé aux Etats Unis à Noel et testé dès sa sortie du carton. Cet appareil nous a fait gagner du temps et de la sérénité.
Par contre les investissements qui ont été opérationnels juste avant ou pendant cette saison, ont posé problème. Exemple, le rocket stove dont la V1 n'a servi que le temps d'un weekend pour faire une malheureuse marmite de coulis avant de casser et dont la V2 n'a pas pu été fini faute de temps.

Nous remarquons qu'en prenant du potentiel, la globalité du système se complexifie, que les ajouts sont plus lourds et peuvent impacter ce qui est en place ou à répéter.
Qu'en conséquence de quoi nous devons allonger les délais et prévoir plus de sécurité, ou alors accepter qu'il ait des pertes.
Planning maraîchage

Planning maraîchage

Bien que nous ayons programmé quelques cultures et l'achat de plants, nous avons voulu nous affranchir d'une planification précise et rigoureuse, en laissant notre inspiration et les opportunités nous guider. C'est certainement la plus grosse erreur de cette saison qui pouvait être évitée.
Nous sommes totalement convaincu de la nécessité incontournable de fixer un calendrier qui ne laisse rien au hasard. C'est à dire d'avoir aussi des plans de secours en cas de problème d'approvisionnement, de maladie ou autre. C'est un investissement en temps qui paye.

Fournisseurs et réseau de professionnel

Cette année nous avons mis en application notre nouveau positionnement: considérer que nous sommes professionnels. C'est à dire de raisonner comme des gens du métier qui n'ont qu'un seul client: eux même.

Donc de pousser les portes de fournisseurs professionnels, d'acheter du matériel professionnel. Si cela demande des efforts financiers conséquents, si nous avons été heurtés par l'attitudes de certains vendeurs hautains et méprisants ne dépassants pas notre qualité de particuliers, au final nous avons été largement gagnants.

Nous avons intégré les réseaux professionnels de MSV (Maraichage sur Sol Vivant) et celui de TCS (Technique de Semis sous Couverts) et avons aussi échangé avec l'Atelier Paysan: c'est un élément clé de cette année. Les trois réseaux sont pourvus de contributeurs/animateurs/formateurs compétents, expérimentés, ayant de l'expérience. Leur accueil a été bienveillant. Les échanges sont riches, de qualité, constructifs et productifs.

Suite pour 2018

- L'année prochaine nous focaliser sur la planification et son suivi. Ce travail devrait débuter dans les semaines qui viennent la rédaction de cet article
- remplacement des arbres fruitiers décédés. 
- Réserve d'eau. Nous devons absolument trouver une solution pour notre manque d'eau.
Nous envisageons deux pistes. La première, c'est que le puisatier vienne re-forer plus profond au même endroit. Nous le relançons pour qu'il tienne promesse mais n'avons pas de nouvelle.
La seconde qui peut être éphémère si la première tarde trop ou n'arrive jamais, consiste à agrandir le parc de cuves de rétention. Nous pourrions mettre 15 IBC soit un volume de 15m3. Ce stockage inter-saisonnier pourrait palier en partie aux éventuels manques en période estivale. 
- Automatisation de l'irrigation. Mise en place du matériel donné et acheté.
- Filtration des eaux récupérées. Nous avons mis un pré-filtre que nous savions totalement sous dimensionné par rapport à la quantité d'eau qui le traverse. La durée de vie de nos tuyaux/gouteurs en dépend.
- Optimisation du système de pompage. Mise en place du surpresseur et déplacement des deux pompes dans un lieu abrité et hors gel.
- Mise en place de la seconde serre (achetée à 80%) ?

Après 2018

- Construction d'une serre bioclimatique
- Construction d'une pépinière
- Construction de terrasses
- Production de céréales comme le blé et du miscanthus géant (nouveaux terrains)
- Achat d'un engin type tracteur
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About pierre1911

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4 commentaires :

  1. Bonjour Pierre,

    Merci encore pour le blog, je dévore a chaque fois les nouveaux articles.
    Pouvez vous en dire plus sur l’autoclave des états unis ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Etienne,

      Tout d'abords merci pour votre chaleureux message. Je ne vous cache pas que ce type de message nous encourage fortement à dépenser beaucoup de temps sur ce blog. Car c'est une activité à part entière dont nous avons du mal à évaluer l'impact. Et ce même si les statistiques sont flatteurs, rien ne vaut les questions qui permettent de rebondir.

      Concernant la votre, oui bien entendu de vous donner des détails sur l'autoclave.
      C'est un modèle PRESTO que l'on trouve en VPC que l'on peut commander directement aux états unis chez des vendeurs qui acceptent de faire les démarches douanières, avec paiement des taxes avant expédition. Il y a régulièrement des promos qui placent le produit TTC autour de 120 euros. C'est un budget mais largement compensé par des économie majeur de gaz et de temps.
      Je vais faire un article et une ou plusieurs vidéos sur ce produit qui est vraiment nécessaire

      A bientôt

      Pierre1911

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  2. Bravo et merci pour ces articles et ce bilan. J ai eu moi aussi un gros problème de campagnols cette année, j ai sauvé ma récolte de pomme de terre grâce au tourteau de ricin. L année prochaine je teste de planter des lignes de ricins près de tous mes légumes racines.

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    Réponses
    1. Bonjour Sid,

      Après mures réflexions, j'opte pour une stratégie à 3 niveaux
      - accepter une part de perte en espérant qu'elle soit minime et puisse favoriser l'émergences d'espèces prédatrices
      - utiliser comme toi des répulsifs. Je viens d'acheter 200kg de tourteaux de ricin pour étaler dans les planches et dans les allées. J'ai commandé 40 graines de ricin à planter et espère à horizon deux ans être autonome. Par l'action locale de la plante vivante et les prélèvements sur la plante pour aller traiter les zones en dehors de son périmètre.
      - je le regrette mais pas le choix, piéger systématiquement à l'aide d'une combinaison mécanique comme chimique
      Si j'ai pris cette résolution c'est que nous avons atteint un stade critique. Les soubassements des certains murs ont été attaqués, l'isolation des bâtiments, les huisseries(!), tout comme les cultures et les arbres fruitiers.

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