Crédit photo Gerard-Bonnet |
Méthodes Jean Pain
Cet article est en plusieurs partiesPartie 1 Jean PAIN et ses travaux (vous êtes ici)
Partie 2 Faisabilité pour nos besoins
Partie 3 Préparation
Partie 4 Réalisation I
Partie 5 Réalisation II
Partie 6 Réalisation III
Partie X Annexes
Vous trouverez des réponses aux questions (principe, utilisation, matériaux...) dans les annexes ici |
!!! ATTENTION TRAVAUX !!!
ARTICLE EN COURS DE REFONTE
Monsieur Jean Pain
Il élève un troupeau de chèvres. Il est confronté au coût trop important de la paille nécessaire au soin de ses bêtes. Il trouve dans la foret une alternative; il fabrique une couche en coupant de tous petits morceaux de matière verte non lignée. Il remarque que ses bêtes se portent bien mieux et sont beaucoup moins sujettes aux maladies. Il semblerait que cette technique utilisant du broya de buis, soit très vielle et vienne des bergers. Est-ce que Jean PAIN en à eu connaissance, ou l'a-t-il ré-inventé? Il écrit un premier livre avec sa femme Ida sur le sujet: "Un autre élevage les chèvres de Jean Pain".
Si vous souhaitez commander le livre au format pdf, cliquez sur l'image |
En même temps, Jean PAIN entretien un potager pour la subsistance du couple. Il cherche un moyen de faire pousser ses légumes dans un milieu qui n'est pas favorable. C'est en combinant ces 3 trois activité, par tâtonnement et par reproduction des procédés naturels observés dans la foret, que Jean PAIN met au point une découverte révolutionnaire de compostage: "Les Méthodes Jean PAIN". Nous sommes en 1970. Sa technique permet de fabriquer un compost à partir de broussailles. Les qualités de ce compost sont extraordinaires et lui permettent de produire des légumes même sur des sols très pauvres sans arrosage, sans traitement d'aucune sorte et sans apport de fertilisant autre que son "Compost de Broussailles". C'est une découverte qui en a amenées beaucoup d'autres. C'est aussi cette découverte qui lui a permis de faire connaitre son travail par le biais d'une visite, d'un article dans le journal local. La machine était lancée.
Voici une planche sortie en 1973 qui dont bien une idée de la simplicité de mise en oeuvre
Ensuite Jean PAIN va se servir de sa découverte de compostage. Il va la mettre en pratique pour son activité de garde forestier. Grâce à ce procédé, il peut transformer rapidement l'énorme masse de matière végétale en matière inerte au feu. C'est à ce moment qu'il mécanise son travail. Il débute avec ce qu'il trouve sur le marché de l'équipement. Il bute sur la qualité de broyage avec des broyeurs à marteaux, système qui équipe les modèles du commerce. Il décide de développer ses propres outils. Le broyeur Super Pain en est un. Développé et construit en 1973 il lui permettait de broyer au calibre nécessaire, mais aussi de stocker dans un réservoir le broya à l'arrière de la machine avant d'aller le déverser dans un camion ou une benne de tracteur.
Voici Jean Pain utilisant son broyeur installé à l'arrière d'un tracteur. Le broyeur est entrainé par la prise de force. La matière est introduite dans le cône d'alimentation. Sur la photo Jean PAIN lui même introduit une branche. Elle est coupée et non pas hachée par un disque avec des portes couteaux qui se trouvent protégés par le carter rond où est mentionné en jaune "BROYEUR JEAN PAIN". Le même disque comporte des ailettes qui créent un flux d'air assurant la circulation des copeaux de bois. Ils suivent la canne verticale à gauche et retombent dans la cuve en forme de cône. Sur ces modèles là, le broya passe deux fois dans le système de coupe. En effet, c'est la cuve qui, à l'aide d'une trappe, permet d'alimenter le broyeur de nouveau. Pour l'opération de vidange, la canne est sortie de l'encoche face à la cuve et est dirigée vers la zone ou est projeté le broya coupé pour la seconde fois. Ces modèles sont équipés dans la cuve de deux malaxeurs qui assurent l'alimentation et la fluidité de l'alimentation des copeaux. Les broyeurs Jean PAIN fabriqués à l'heure actuelle ne sont plus conçus de la même manière et leur fonctionnement est différent. Les modèles actuels de broyeurs n'ont plus la benne incorporée mais reposent sur le même principe de couteaux et non pas de marteaux.
Le système cuve-broyeur permettait à Jean PAIN de positionner son tracteur immédiatement à coté de sa zone de travail, de stocker dans la cuve plusieurs heures de labeur, puis d'assurer avec le tracteur le déplacement pendulaire jusqu'à son camion, où directement sur la zone d'exploitation du broya.
Jean PAIN ne cesse de découvrir. En travaillant sur des volumes bien plus conséquents, il constate que son procédé dégage de la chaleur. Il a l'idée d'utilise la chaleur pour chauffer une serre, puis sa maison. Il met au point le "réacteur Jean PAIN".
Le réacteur est un tas de broya dans lequel un système vient capter de la chaleur pour la déporter sur un autre point. Il utilisera un système de serpentin dans lequel il fait circuler de l'eau.
C'est cette découverte qui de production thermique qui va le faire connaitre dans le monde entier.
Il va essayer d'autres techniques pour capturer la chaleur comme des tuyaux de poêle pour faire circuler de l'air réchauffée (aérothermie) et la renvoyer dans un bâtiment.
Il fait des recherches sur le biogaz. Il se rend aux états-unis et rencontre John Fry, un pionnier et pape du biogaz. John Fry fait une démonstration à Jean Pain de fabrication de biogaz. A l'aide d'une simple bombonne de verre dans laquelle il met de la matière organique en état avancé de décomposition, le simple fait de porter cette matière à 40°c met en action le phénomène de méthanisation. Dès son retour en Provence, Jean Pain diversifie et intensifie ses recherches sur ce gaz combustible, du bio-méthane. De nouveau il utilise sa découverte précédente, le réacteur Jean PAIN pour mettre au point un nouveau procédé. Il utilise son réacteur pour chauffer une cuve (le digesteur) dans laquelle se trouve la matière qui donne du biogaz. Il place une cuve métallique au centre du réacteur.
Voici le schéma de principe de son invention
La cuve est entourée du serpentin de circulation d'eau chaude pour être certain qu'elle soit montée à bonne température (40°c).
Tout le génie de cette idée est que non seulement il utilise son réacteur pour produire le phénomène de méthanisation, mais en plus le produit résultant de son réacteur une fois le bois "consumé", ce fameux compost est exactement ce qui doit être mis le digesteur. Ce qui sert a faire la réaction, devient la source de la réaction. Fabuleux!
A partir de ce moment, Jean Pain équipe son réacteur d'une cuve de digesta.
Sur cette photo on voit bien au centre de l'édifice une cuve placée au fond (l'échelle à gauche est placée pour descendre dedans). A droite les boudins noirs entre 4 poteaux sont des chambre à air de camion. Ce sont elles qui récoltent le gaz produit. Les poteaux servent à maintenir les chambre à air. Elles sont tenues par une simple ficelle. Comme elles augmentent de volume dans le temps, la ficelle coulisse le long du poteau tout en assurant leur maintien en cas de vent. Un tuyau vert part des chambres et vient sur le coin inférieur droit de la photo. C'est le tuyau d'alimentation en gaz de la maison. Juste en dessous on voit suivre dans la même direction et rejoindre le tuyau vert, un autre tuyau plus gros noir. C'est le tuyau d'alimentation en eau chaude de la maison.
A ce stade le réacteur n'est pas terminé, d'ailleurs Jean Pain lui même est en train de rajouter du broya à l'aide d'une pelle debout dans son camion 4x4.
La légende de la photo est 'Recharge manuel de la cuve de production de Gaz de Broussailles. (aujourd'hui effectué, ainsi que la vidange, par pompe automatique de notre conception)'. Cela laisse entendre que le réacteur a déjà permis de fabriquer au moins un digestat complet, qu'il est toujours en chauffe, qu'il a été décapité pour permettre l'accès de nouveau à la cuve et que cette dernière doit être rechargée. Ce qui pourrait expliquer la différence de couleur du broya. celui que manipule Jean Pain est noir, comme le compost mâture que l'on vient de fabriquer, alors que celui qui compose le réacteur est plus clair, car pas encore décomposé.
La légende de la photo est 'Recharge manuel de la cuve de production de Gaz de Broussailles. (aujourd'hui effectué, ainsi que la vidange, par pompe automatique de notre conception)'. Cela laisse entendre que le réacteur a déjà permis de fabriquer au moins un digestat complet, qu'il est toujours en chauffe, qu'il a été décapité pour permettre l'accès de nouveau à la cuve et que cette dernière doit être rechargée. Ce qui pourrait expliquer la différence de couleur du broya. celui que manipule Jean Pain est noir, comme le compost mâture que l'on vient de fabriquer, alors que celui qui compose le réacteur est plus clair, car pas encore décomposé.
Sur cette photo sa femme Ida Pain pose devant le réacteur. On peu voir au sommet du réacteur la canne de sortie du gaz qui va aux chambre-à-airs avec le tuyau blanc qui passe derrière Ida. A droite les chambre à air sont pleines de gaz méthane. Le tuyau noir qui part du réacteur et va sur la gauche est le circuit d'alimentation en eau chaude de la maison située au dessus de l'édifice. Sous la brouette renversée verte, il semblerait que soit protégé la pompe qui permet de faire circuler l'eau chaude depuis le réacteur vers la maison. Ce qui semble logique puisque le réacteur est situé en contre bas de la maison, une pompe est bien plus efficace en poussant qu'en aspirant.
Une autre version de son système
Il utilise une bouteille d'acétylène posée sur galerie. C'est un outil courant chez les plombiers ou les métalliers qui s'en servent pour l'oxycoupage ou la soudo-brasure.
La voiture a été légèrement modifiée, un système vient coiffer le carburateur de la voiture pour que le moteur puisse tourner correctement.
C'est Jean PAIN lui même qui comprime le gaz à l'aide d'un compresseur. Le gaz qui sort du système de méthanisation est stocké dans des chambres à air de camion à une pression légèrement positive (15 mini-bars), pression issue directement du procédé de fabrication du gaz. Ensuite Jean PAIN utilise un compresseur pour comprimer le gaz à 200 bars dans une bouteille. Cette opération permet de réduire considérablement le volume.
La légende de la photo précise "Opération délicate: la compression du Gaz vers la bouteille-réservoir.
Son neveu Etienne BONVALLET et Jean PAIN collaborent sur une installation de production électrique utilisant le réacteur comme source de chaleur, chaleur qui est transformée par le principe de Carnot en électricité.
Emporté par leur élan leurs soif de découverte et d'expérimentation, Jean PAIN et son neveu sont sensibilisés par des regards extérieurs sur la dangerosité de certaines de leurs opérations. Comme la mise sous haute pression d'un gaz explosif avec des appareillages non prévus à cet effet (un compresseur du marché qui n'est homologué que pour comprimer de l'air, un gaz inerte). Ils prennent conscience du risque et arrêtent leurs expériences dans ce sens là.
De 1970 jusqu'à sa mort, l'homme, la méthode et ses travaux deviennent célèbres localement, puis à l’international.
Jean PAIN était un observateur et un touche à tout doué qui a su trouver et se construire les environnements adéquates. Ce sont de grandes qualités.
Sa méthode
Jean Pain a d'abord beaucoup observé la nature et a su recréer des conditions existantes au naturel. Ses observations sont en lien direct avec la foret. Pour résumer, Jean Pain a reproduit les conditions de régénération de la foret sur elle même. La foret est capable de produire à partir de ses propres déchets tout ce qu'il faut pour les transformer et qu'ils deviennent des ressources. Jean Pain a travaillé toujours autour de ce même concept, qui fait appel à de nombreux composants dont il a su tirer 3 grandes ressources :
- du compost
- du gaz
- de la chaleur
Les travaux de Jean Pain ont été réellement révolutionnaires à plusieurs titres:
Les résultats
D'abord parce que les résultats sont stupéfiants. A tel point que le gouvernement Belges et le gouvernement Québecois dépêcheront deux grands scientifiques qui s’inspireront des procédés Jean Pain pour la création de compost.
La simplicité des procédés
Pour le compost comme pour la chaleur, le matériel nécessaire pour la mise en œuvre et l'exploitation est ultra basique et ne demande pratiquement aucune maintenance. La contrainte technique importante est la qualité du calibrage du broya. Jean Pain développera un broyeur spécifique pour ce besoin que ces successeurs commercialisent toujours.
L'abondance de la matière première
Jusqu'à lors considérée comme déchet et depuis peut utilisé en agriculture, le bois verts de taille représente une quantité importante de déchets que les agglomérations produisent. Cette même ressource existe abondamment en foret et est produite par exemple lors de l'entretient des domaines, lors de l'exploitation forestière et pour limiter les risques d'incendies.
Vidéos et démonstrations
Une des vidéos les plus complète sur le net mais en allemand.D'autres informations toujours en allemand
Documentations et liens
- Un article très vivant de 1981
- Comprendre la vie microbienne
- http://permaculturenews.org/2011/12/15/the-jean-pain-way/
- http://permaculturetools.wikispaces.com/file/view/Jean+Pain+Method+.pdf/289440871/Jean%20Pain%20Method%20.pdf
- www.info-brf.com
- Les successeurs de Jean Pain
- Galerie photo de Gerard Bonnet
serait t'il possible de créer une page wikipédia sur jean pain et sa méthode? en effet il existe bien une page en anglais sur cet étonnant personnage mais rien du tout en francais!
RépondreSupprimerOUi c'est possible mais qui prend le clavier?
SupprimerBonjour, j'espère seulement qu'on rendra à César ... car la méthode de compostage Jean Pain n'est rien d'autre que la méthode des Templiers, redécouverte et développée par un belge (Armand Ell) et un ami qui a traduit un document retrouvé. Ces derniers ont laissé l'appartenance de la méthode aux Templiers ... alors que Pain s'en est emparé la faisant sienne sans référence aucune aux Templiers, dans l'unique but d'en faire un commerce ... les pièces sont disponibles ... l'honnêteté intellectuelle demeure aussi un principe fondamental ...
SupprimerNB : ceci concerne "la méthode de compostage" les autres "essais" de J Pain ne sont pas dans mon propos.
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerMerci superbe travail en tout cas pour le blog ,c est coool , dommage pour le commentaire de Violon et champignon il me semble qu au Canada ils ont pas mal d experiences , apres sur le qui a fait quoi et écrit ,cela n a notre goût que peut d importance , l important c est de partager et d aimer >
RépondreSupprimerlove
Oui le but de tout cela ,est de faire avancer les choses et de prendre conscience qu'il y a beaucoup d'alternative au pétrole et le nucléaire .
RépondreSupprimerVoila ,à réfléchir et à partager largement .Merci Jean Pain
Si je comprends bienJean Pain utilisait du compost pour faire du biogaz ?
RépondreSupprimerIl utilisait un partie du broya qui avait séjourné dans son réacteur mais qui n'était pas tout à fait consommé mais déjà partiellement dégradé pour en tirer du biogaz.
Supprimerarticle sur le sujet avec quelques approximations
RépondreSupprimerhttp://loisirs.lessorsavoyard.fr/magazine/jardin-1/plantations/article/c-comme-compost-jean-pain.html
un article complètement à coté de la plaque sur lequel nous allons rédiger une réponse (en cours de rédaction)
RépondreSupprimerhttp://www.lefigaro.fr/jardin/questions-reponses/2017/01/05/30010-20170105QERFIG00045-compost-l-arrosage-accelere-t-il-la-fermentation.php
bonjour, savez vous si la degradation de la matiere premiere degage une forte odeur (comme celle d'un composteur menager)? une fois le broyat completement transformé en compost, celui-ci produit-il encore de la chaleur ou faut-il recommencé l'operation si on veut par exemple ajouter une fabrication d'eau chaude par ce moyen et s'en servir continuellement? est-il necessaire de continuer de mouiller le broyat posé en dome sur une reserve d'eau? il doit y avoir une erosion naturelle (soleil, vent , pluie? ) non? ou y a t-il moyen de le proteger? et dans ce cas d'y installer une evacuation haute des mauvaises odeurs? je pense à cela, car en bourgogne ou je vivais avant, il y avait les silos à maïs pour la nourriture des vaches et nom de nom, ça puait grave! merci
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