"La méthode de compostage Jean Pain prévoit de laisser macérer les déchets végétaux pendant deux jours dans une cuve d'eau de 200 litres avant de les mettre en tas. Résultat: le compost se transforme en 1 mois environ au lieu de 6 habituellement. Que penser de cette technique? Peut-on la réaliser facilement, sans odeur, avec tous les déchets?"
"...tous les déchets?"
Pas n'importe lesquels, loin s'en faut si l'on veut respecter la méthode Jean PAIN!
De plus le titre de sa documentation stipulait clairement "Compost de broussailles" ce qui constituait déjà un élargissement de sa part puisqu'il utilisait de manière très majoritaire du buis.
Voici la plaquette explicative faite par Jean PAIN vers les années 80.
Donc "...macérer les déchets végétaux pendant deux...avec tous les déchets?" ne respecte ni ce que Jean PAIN préconisait, ni n'est applicable pour n'importe quel compost, qu'il soit chaud, froid, que l'on utilise la méthode chinoise, des templiers....
"... dans une cuve d'eau de 200 litres " Jean PAIN n'a jamais fixé de type de cuve d'eau ni de taille (ndlr les 200l annoncés) et pour cause au départ, Jean PAIN trempait son bois dans une marre pour ses premiers essais, puis dans des baquets des demi-tonneaux viticoles.
En revanche il est vrai qu'il existe dans le commerce et sur le sites de petites annonces, des bidons, fûts ou tonneaux de 200l jusqu'à 250l ayant contenus des produits alimentaire avec un couvercle qui sont parfait pour cette application. Ce n'est pas nous qui allons dire le contraire puisque nous en avons collecté 600 unités pour faire notre réacteur Jean PAIN.
"Un trempage prolongé de quelques jours, à température suffisamment élevée, permettra le développement rapide de bactéries qui commenceront à dégrader la matière organique la plus accessible, mais cette opération n'est pas facile à réaliser d'un point de vue pratique."
Le plus important dans la méthode étant la taille des végétaux, s'ils ont été broyés en amont de la phase de trempage ou pas. Ce n'est pas pour rien que Jean PAIN a fini par développer et vendre des broyeurs spécifiques qui sont toujours en vente et dont l'évolution n'a jamais cessé. Sur le site jean-pain.com (lien) vous trouverez les modèles vendus et mis au point par Jean Pain puis par monsieur Etienne BONVALLET. Ce n'est autre que le neveu de Jean PAIN qui a travaillé avec son oncle près de 10 ans avant que celui-ci ne soit emporté par la maladie (lien). Pour en revenir à la dimension des végétaux de type branchage, la raison du broyage en amont est simple, plus la surface est importante plus le bois absorbe vite une quantité d'eau. Mathématiquement plus l'on réduit en petit morceau plus on augmente la surface. En broyant les branchages, on augmente très sensiblement les surfaces qui ne sont pas protégées par l'écorce et donc qui peuvent absorber plus vite de l'eau. Attention, réduire en bouillie des restes de légumes ou toute autre matière gorgée d'eau, n'est pas une bonne idée. En effet si la matière est transformée en boue, cette boue va combler les interstices qu'il y a entre les autres matière et former des cataplasmes étanches qui ne vont pas se décomposer en aérobie. Il faut que l'oxygène puisse être renouvelée car elle est consommée par le processus de dégradation. Même chose avec les farines quand bien même elles soient sèches.
Seconde précision, au delà de 24h, la quantité d'eau absorbée par trempage décroit fortement. C'est encore plus vrai quand les branchage sont broyés. Comme l'atteste la plaquette Jean PAIN préconisait 3h de trempage... En revanche nous avons remarqué dans nos essais qu'un brassage du broya dans l'eau deux à trois fois en 24h était important et qu'il augmentait sensiblement la quantité d'eau absorbée.
...à température suffisamment élevée..." ne signifie pas grand chose.
Nous avons remarqué qu'il fallait absolument éviter les chocs thermiques quand la réaction avait débutée et que le température dépassait les 40°c. Nous avons fait des essais de trempage dans de l'eau froide AVANT montage de l'édifice et cela ne change rien par rapport à de l'eau tiède. En revanche nous avons fait la douloureuse expérience de stopper net une réaction en arrosant trop un tas monté en température avec de l'eau qui était seulement à 10°c alors que le tas était à 50°c.
Information importante, nous avons remarqué, que la réutilisation de la même eau était un atout majeur. Notre système de mise en sac à pomme de terre du broya à certes été fastidieux et ultra énergivore, mais cela nous a permis de récupérer l'eau en excédent, en laissant le sac au dessus d'un tonneau pour qu'il dégorge et récupérer un maximum de cette eau qui se transforme en thé au fil des applications.
A ce sujet, il faut absolument utiliser de l'eau de pluie et surtout pas de l'eau du réseau pour le trempage. Les différents traitements chimiques encore présent dans l'eau du réseau vont considérablement détruire les éléments nécessaires (champignons et bactéries) à la création du compost. Il est certain que pour conserver ce thé au maximum il faut absolument éviter qu'il ne gèle.
Nous travaillons à la réalisation d'un nouvel article sur la fabrication d'un composteur qui peut être aussi utilisé en qualité de lombricomposteur à partir de palettes dont voici le schéma de principe.
Nous obtenons d'excellents résultats avec ce type de système qui:
- ne pollue pas le sol
- n'est pas détrempé par les intempéries
- permet de mieux maitriser l'hydrométrie des matières
- assure un chargement aisé
- permet un déchargement sans trop de problème
- permet de récupérer les percolations riches en azote pour faire du thé
- permet de protéger le contenu des rongeurs qui peut être un très gros problème
La suite bientôt en images, texte et vidéo
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