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Les microfermes sont des fermes maraîchères biologiques qui questionnent les fondements de la modernisation agricole par leurs petites surfaces, leur grande diversité cultivée, leur faible niveau de motorisation, une approche écologique globale et leur commercialisation en circuits courts. Ces initiatives alternatives suscitent un intérêt croissant des porteurs de projet agricole et des collectivités mais la question de leur viabilité est posée. La thèse d’agronomie de Kevin Morel, basée sur un travail de terrain principalement fondé sur un partenariat fort avec 20 microfermes en France entend apporter des éléments de méthodes pour aborder la viabilité des microfermes et des éléments de réponse sur les points clés de leur pérennité.
Soutenance de thèse de Kevin Morel
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La vidéo est extrêmement riche et l'auteur a choisi de mettre le focus seulement sur certains point de son travail, c'est dire ce qu'il y a derrière comme matière.
J'ai été particulièrement touché par cette présentation car j'ai retrouvé dedans les conclusions et les questions sans réponses qui sont les miennes à ce jour.
Il y aurait beaucoup à développer, peut être ferais-je une révision de cet article plus tard, mais voici quelques idées.
Nous (famille pierre1911) répondons exactement aux même critères que des paysans maraîchers s'installant pour faire du micro-maraîchage
Sur 3 200 nouvelles installations annuelles en france, 1/3 des installations sont portés par des agriculteurs qui ne sont pas issus du monde agricole. Ces agriculteurs doivent construire leur outil de production (<- notre cas même s'il est plus petit).Les motivations de ses "nouveaux paysans"* sont très majoritairement éthique (<- notre cas).
Ses nouveaux paysans cherchent à créer des agrosystèmes très diversifiés (<- notre cas), pour favoriser les boucles de matières organiques et limiter les intrants (<-notre cas bis), s'extraire du système industriel marchand (<-notre cas) et être au plus prêt de la nature (<-notre cas).
*Rien de péjoratif, juste un moyen de les nommer dans le texte qui suit, dans la vidéo Kevin MOREL utilise les initiales HCF pour Hors Cadre Familiaux.
Un vrai travail d'analyse et d'utilisation d'outils modernes
Ce n'est pas un chapitre de la thèse, c'est son corps. La thèse porte en partie sur la conception d'un outil d'analyse de la viabilité des microfermes maraîchères biologiques. Si Kevin MOREL a pu réaliser ce travail, c'est parce que les paysans qu'il a suivi, lui ont fourni des données techniques et statistiques précises, fiables et sur un échantillon de temps significatif (plusieurs années dans la plus part des cas).
Kevin MOREL dans son outil intègre un planning de culture précis qui permet à son système analytique de fournir des estimations et des comparaisons. C'est dire la place prépondérante de la planification et des études en amonts des réalisations (que ce soit pour son travail mais aussi pour le travail des paysans qui font partis de son étude).
Kevin MOREL dans son outil intègre un planning de culture précis qui permet à son système analytique de fournir des estimations et des comparaisons. C'est dire la place prépondérante de la planification et des études en amonts des réalisations (que ce soit pour son travail mais aussi pour le travail des paysans qui font partis de son étude).
Dit autrement, venant d'un métier de gestion de projet, je suis convaincu que les outils développés dans l'industrie et l'informatique sont des précieux moyens pour aider les microfermes dans leur fonctionnement et dans leur installation. Que justement toutes ses personnes qui viennent d'un autre milieu que celui du monde paysan, peuvent apporter beaucoup en utilisant des moyens et des procédés issus d'autres univers. En soit, même si ces outils ont été développés pour à des fins financières, de surproduction pour alimenter la surconsommation, leur détournement pour mettre au point des outils tels que les microfermes maraîchères est de très bonne augure.
Placer le curseur sur la bonne zone
Ce qui est aussi très intéressant dans le travail de Kevin MOREL, ce sont les comparaisons des modèles techniques (systèmes techniques vers 26min30 de la vidéo). Si le modèle actuel de maraîchage reposant sur une grande surface avec eu de diversification dans les espèces produites (légumes) avec de gros outils (tracteurs) omniprésents ne fonctionne plus sur un plan économique, K. MOREL met en évidence que le choix diamétralement opposé d"une toute petite surface avec un travail uniquement manuel a déjà un meilleur rendement. Mais que le système au meilleur rendement est celui qui se trouve au milieu, c'est à dire avec des surfaces un peu plus grandes, une motorisation moyenne, l'abandon de certains systèmes pourtant vertueux (associations de plantes par exemple) mais maintient de certains (pratiques bas des intrants par exemple).
Cela fait totalement écho à nos réflexions actuelles, où après avoir milité pour une indépendance totale aux énergies fossiles, nous revenons légèrement sur nos pas, en acceptant d'utiliser une toute petite quantité pour augmenter de manière très forte certaines productivités. C'est notre réflexion actuelle sur l'achat d'engin de transport au détriment des vélos cargo que nous affectionnons tant et que nous utilisons beaucoup mais qui ont montré leur limite.
Merci pour le partage.
RépondreSupprimerNous sommes dans la région lyonnaise également et bien intéressés par ces "expériences".
Bonne suite à vous.